Syndrome femorro-patellaire

Le syndrome fémoro-patellaire, appelé encore syndrome rotulien, est une pathologie très fréquente et est un motif très fréquent de consultation pour douleurs du genou en orthopédie. ce syndrome rentre dans le cadre d’une entité plus vaste: « les douleurs antérieures du genou ».

La patella, appelée plus communément rotule, est un des éléments majeurs de l’articulation du genou et forme, en s’articulant avec la trochlée fémorale, l’articulation fémoro-patellaire. 

La rotule sert de bras de levier pour le quadriceps en démultipliant la force de celui-ci entre le corps musculaire et l’insertion de son tendon sur la tubérosité tibiale antérieure par l’intermédiaire du tendon rotulien. La rotule sert donc de relais entre le tendon quadricipital et le tendon rotulien.

Le diagnostic de syndrome rotulien est avant tout clinique reposant sur l’interrogatoire et l’examen clinique.

Les douleurs rotuliennes sont très fréquentes chez:

  • Les adolescents et les patientes jeunes, notamment les filles
  • Les patients en surpoids
  • Les sportifs comme les coureurs de fond, les skieurs, les cyclistes et les footballeurs.

Les symptômes cliniques sont assez divers mais on retrouve le plus souvent: 

  • des douleurs localisées en avant du genou autour de la rotule « en étau » surtout présentes dans les escaliers ou en position assise prolongée nécessitant la mise en extension du genou pour les calmer (signe du cinéma).
  • des sensations de lâchage du genou (pseudo-dérobements) par réflexe musculaire quadricpital.
  • des blocages du genou

La gêne apparait le plus souvent après un changement de rythme sportif, un traumatisme minime, une intervention chirurgicale ou de façon spontanée.

Il n’existe pas forcément d’anomalies radiologiques et le plus souvent, l’ensemble des examens radiologiques sont normaux (radiographies, scanner et IRM). Ils ne sont pas nécessaires au diagnostic et ne sont prescrits que si on recherche une pathologie associée ou pour éliminer un diagnostic différentiel.

Syndromes

Il n’existe pas le plus souvent de cause évidente aux douleurs rotuliennes (syndrome rotulien). Les lésions cartilagineuses retrouvées au niveau de la rotule ne sont pas forcément responsables des douleurs. 

En effet, un patient peut être porteur d’une arthrose très évoluée de l’articulation fémoro-patellaire et peut ne pas du tout être gênée par cette arthrose. Tandis qu’un patient, ne présentant aucune lésion cartilagineuse sur l’IRM ou l’arthroscanner, peut être très handicapé par un syndrome rotulien.

Il n’y a donc pas forcément de parallélisme entre les lésions cartilagineuses fémoro-patellaires et les douleurs rotuliennes.

La rotule est un maillon essentiel au bon fonctionnement du système extenseur du genou servant de poulie pour augmenter le bras de levier du quadriceps lors de l’extension de la jambe. Lors de la contraction du quadriceps, le tendon quadricipital va tirer la rotule vers le haut et la plaquer contre le fémur entrainant l’extension de la jambe.

Le syndrome rotulien apparait le plus souvent quand il existe un déséquilibre entre les muscles postérieurs de la cuisse (les ischio-jambiers) et le quadriceps.

En effet, si les tendons des ischio-jambiers sont raides, ils résistent à l’extension du genou et le quadriceps doit tirer plus fort sur la rotule, augmentant alors la pression sur le cartilage.

Lorsque le cartilage rotulien devient sensible, la contraction du quadriceps sur le genou en flexion provoque la douleur: le quadriceps ne fonctionne pas alors normalement et il s’amyotrophie aggravant encore les troubles. Le traitement a pour objectif de casser ce cercle vicieux.

Besoin de prendre rendez-vous ?

Ou contacter le secrétariat par téléphone au: 01 39 35 30 55

Traitement

Le traitement d’un syndrome rotulien est avant tout médical et repose essentiellement sur la rééducation. La rééducation a pour objectif de casser ce déséquilibre entre les muscles antérieurs (extenseurs) et postérieurs (ischio-jambiers) de la cuisse.

La prise en charge chirurgicale de ces douleurs rotuliennes est exceptionnelle et risque même d’aggraver nettement les symptômes. En effet, la chirurgie rotulienne marche très bien en cas d’instabilité rotulienne mais est inefficace voire nocive en cas de symptômes uniquement douloureux.

La rééducation va avoir plusieurs buts:

  • lutter contre la faiblesse du quadriceps: travail du quadriceps en isométrique associé à un réentrainement à l’effort afin de casser le cercle douloureux.
  • lutte contre la rétraction des ischio-jambiers: étirements.

 

On peut associer à ces exercices de rééducation, lors des périodes douloureuses:

  • le port d’une genouillère rotulienne
  • la prise d’AINS et mise au repos du genou
  • la marche du genou verrouillé en extension afin d’éviter les pseudo-dérobements du genou.

Rééducation post-opératoire

La rééducation chez votre kinésithérapeute ou en centre de rééducation fait partie intégrante du traitement et des suites d’une arthroplastie par prothèse totale de genou. Elle a pour but de vous redonner des mobilités articulaires normales et une marche normale, elle a aussi un rôle antalgique. Elle ne doit jamais être douloureuse mais vous verrez que vous retrouverez une autonomie assez rapidement et que vous remarcherez assez vite sans béquille.

Risques et complications

Même si cette intervention n’est pas considérée comme « lourde » comme une intervention en chirurgie cardiaque ou en chirurgie digestive, des risques spécifiques, en plus de ceux liées à toute intervention chirurgicale et à l’anesthésie, sont à prendre en compte :

  • un hématome du genou, appelée hémarthrose, peut survenir dans les suites opératoires de l’intervention et peut nécessiter son évacuation chirurgicale si celui-ci est très douloureux et/ou très volumineux.
  • un épanchement au niveau du genou peut persister ou survenir pendant la rééducation témoignant le plus souvent d’une réaction inflammatoire qui nécessite la reprise du traitement anti-inflammatoire et la mise au repos du genou pendant quelques jours.
  • une phlébite peut survenir dans les suites opératoires, se manifestant par des douleurs du mollet et un gonflement de la cheville et nécessitant un traitement anticoagulant curatif. Cette complication rappelle l’importance de respecter le port de bas de contention et de suivre le traitement anticoagulant préventif.
  • une raideur du genou peut apparaître en cas de rééducation inadaptée et peut nécessiter une prise en charge chirurgicale (arthrolyse) afin de redonner une mobilité normale au genou.
  • la survenue d’une infection de l’articulation du genou est rare mais grave nécessitant une prise en charge adaptée à la fois chirurgicale (lavage et/ou reprise chirurgicale) et médicale (antibiothérapie).

Ces explications ne remplacent pas votre consultation avec votre chirurgien et ne permettent pas de répondre à l’ensemble des questions. 

N’hésitez pas à poser vos questions  à votre chirurgien en consultation.

Autre pathologie liée à la rotule