Pathologies de l’articulation
tibio-fibulaire supérieure

L’articulation tibio-fibulaire supérieure, appelée encore tibio-péronière supérieure, met en contact la surface articulaire de la tête du péroné avec la surface articulaire tibiale, située à la partie postéro-externe du tibia.

Cette articulation est peu mobile sauf lors des mouvements de l’articulation talo-fibulaire, appelée encore talo-péronière inférieure (articulation entre la partie distale du péroné et l’astragale).

L’articulation tibio-fibulaire supérieure peut être responsable de nombreux syndromes douloureux en pathologie du sport, mais il est indispensable d’éliminer tous les diagnostics différentiels avant de conclure à sa responsabilité.

Les diagnostics différentiels sont les pathologies responsables de douleurs de la face externe et postéro-externe du genou:

  • lésion du ménisque externe
  • entorse du ligament latéral externe (LLE)
  • tendinopathie du biceps fémoral et tendinopathie du poplité
  • atteinte du point d’angle postéro-externe
  • neuropathie du nerf sciatique poplité externe.

Trois pathologies peuvent toucher l’articulation tibio-fibulaire supérieure et être responsables de douleurs lors des activités sportives:

  • syndrome d’hypermobilité de l’articulation tibio-fibualire supérieure
  • arthropathie microtraumatique tibio-fibulaire supérieure
  • luxation de l’articulation tibio-fibulaire supérieure

Syndrome d’hypermobilité de l’articulation tibio-fibulaire supérieure

Examens clinique

Ce syndrome touche surtout les adolescents ou les adultes jeunes, et est en rapport avec une hyperlaxité ligamentaire de l’articulation tibio-fibualire supérieure.

Elle se traduit pas des douleurs mécaniques de la face latérale du genou en regard de la tête du péroné (fibula) pouvant irradier vers la face latérale de la jambe le long de la diaphyse du péroné. Elles sont majorées par les activités sportives comme la course ou le saut. Le patient décrit parfois une gêne à type de ressaut, de craquements ou de dérobements au niveau de la face externe du genou.

Le diagnostic est avant tout clinique et l’examinateur recherchera un tiroir (hypermobilité) au niveau de la tête du péroné chez un patient en décubitus dorsal, genou fléchi à 90°. On retrouvera une hypermobilité de la tête du péroné d’avant en arrière, et de dehors en dedans.
Cette laxité est le plus souvent anormale, indolore et bilatérale (surtout si le patient est hyperlaxe) mais on considère que cette hypermobilité est anormale lorsqu’elle dépasse 1 cm ou lorsque qu’elle est unilatérale.

Il est à noter qu’il n’y a jamais de signes neurologiques dans le territoire du nerf sciatique poplité externe (nerf fibulaire).

Examens complémentaires

  • il est indispensable de réaliser des radiographies standards bilatérales et comparatives de face et de profil (genoux en extension, en flexion dorsale de cheville et en flexion plantaire de cheville). ces radiographies permettront de rechercher un déplacement anormale de la tête du péroné ou de plus de 1 cm, en cas d’atteinte bilatérale, par rapport aux radiographies genou en extension.
  • un scanner peut être réalisé si nécessaire afin d’analyser plus précisément le déplacement.
  • l’IRM est inutile dans cette pathologie.

Traitement

Il comporte deux axes principaux avec 2 buts différents:

  • diminuer les douleurs par des infiltrations locales de corticoïdes (Altim, Diprostene…) dans l’articulation tibio-fibualire supérieure, à réaliser sous contrôle radiologique ou échographique.
  • stabilisation de la tête du péroné par un strapping lors de la pratique sportive.

Exceptionnellement, chez les patients sportifs de haut niveau où les douleurs sont très handicapantes et rebelles, une intervention chirurgicale peut être proposée: résection de la tête du péroné ou une arthrodèse (fusion) tibio-fibualire supérieure avec résection d’une partie de la diaphyse du péroné.

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Arthropathie microtraumatique de l’articulation tibio-fibulaire supérieure

Cette pathologie est l’évolution ultime du syndrome d’hypermobilité de l’articulation tibio-fibulaire supérieure (TFS).
Elle survient chez le sportif plus âgé, d’environ 25 à 35 ans, et se traduit surtout par des douleurs de la face externe du genou, moins par des épisodes d’instabilité.
Les signes cliniques sont identiques à ceux du syndrome d’hypermobilité de l’articulation tibio-fibulaire supérieure.

Les radiographies vont montrer des signes d’arthrose plus ou moins évoluée:géodes sous chondrales, ostéo-condensation et ostéophytes.
Le traitement est identique à celui du syndrome d’hypermobilité de l’articulation TFS.

Luxation de l’articulation tibio-fibulaire supérieure:

La luxation de l’articulation tibio-fibualire supérieure, appelée plus communément luxation de la tête du péroné, est une pathologie rare survenant le plus souvent lors des sports à fortes contraintes sur le genou (football, judo, sports de combat…).

Le patient consulte en urgences pour une violente douleur post-traumatique de la face postéro-externe du genou.

Examen clinique

On retrouve un saillie anormale de la tête du péroné (fibula) à la face externe du genou dont sa mobilisation par l’examinateur est très douloureuse mais aussi lors des mouvements de l’articulation de la cheville.

Il est indispensable de rechercher des signes d’atteinte du nerf sciatique poplité externe (SPE) qui peut être comprimé, traumatisé ou subir une élongation lors de la luxation.

Examens complementaires

Seules les radiographies standards ont un intérêt (face et profil strict) et font le diagnostic en montrant:

  • de face: la tête ne se superpose plus sur le tibia
  • de profil: la tête du péroné est complètement recouverte par le tibia

les autres examens radiologiques, comme l’échographie, le scanner et l’IRM, n’ont aucun intérêt dans le diagnostic de luxation de l’articulation tibio-fibulaire supérieure.

Traitement

2 cas distincts se rencontrent:

  • dans les formes aigües et de diagnostic précoce, le traitement consiste en une réduction sous anesthésie générale, si nécessaire, suivie d’une immobilisation par une attelle en extension pendant 3 semaines.
  • dans les formes chroniques et gênantes, le traitement est chirurgical consistant en une résection de la tête du péroné.

Rééducation post-opératoire

et reprise des activités sportives

La rééducation chez votre kinésithérapeute ou en centre de rééducation fait partie intégrante du traitement et des suites d’une arthroplastie par prothèse totale de genou. Elle a pour but de vous redonner des mobilités articulaires normales et une marche normale, elle a aussi un rôle antalgique. Elle ne doit jamais être douloureuse mais vous verrez que vous retrouverez une autonomie assez rapidement et que vous remarcherez assez vite sans béquille.

Risques et complications

Même si cette intervention n’est pas considérée comme « lourde » comme une intervention en chirurgie cardiaque ou en chirurgie digestive, des risques spécifiques, en plus de ceux liées à toute intervention chirurgicale et à l’anesthésie, sont à prendre en compte :

  • un hématome du genou, appelée hémarthrose, peut survenir dans les suites opératoires de l’intervention et peut nécessiter son évacuation chirurgicale si celui-ci est très douloureux et/ou très volumineux.
  • un épanchement au niveau du genou peut persister ou survenir pendant la rééducation témoignant le plus souvent d’une réaction inflammatoire qui nécessite la reprise du traitement anti-inflammatoire et la mise au repos du genou pendant quelques jours.
  • une phlébite peut survenir dans les suites opératoires, se manifestant par des douleurs du mollet et un gonflement de la cheville et nécessitant un traitement anticoagulant curatif. Cette complication rappelle l’importance de respecter le port de bas de contention et de suivre le traitement anticoagulant préventif.
  • une raideur du genou peut apparaître en cas de rééducation inadaptée et peut nécessiter une prise en charge chirurgicale (arthrolyse) afin de redonner une mobilité normale au genou.
  • la survenue d’une infection de l’articulation du genou est rare mais grave nécessitant une prise en charge adaptée à la fois chirurgicale (lavage et/ou reprise chirurgicale) et médicale (antibiothérapie).

Ces explications ne remplacent pas votre consultation avec votre chirurgien et ne permettent pas de répondre à l’ensemble des questions. 

N’hésitez pas à poser vos questions  à votre chirurgien en consultation.